jeudi 4 mai 2017

Ne rien faire



La vie va vite. On oublie souvent de prendre le temps de s'arrêter, d'écouter et de ne rien faire.


Voici un poème que j'ai lu dans le cours de mardi dernier :

Sweet Nothing de Amy Krouse Rosenthal – Publié dans New York Times, le 3 juin 1999.
Traduction libre de Roxanne Dault ;-)

Comment allez-vous? …Occupé.

Comment va le travail? ... Occupé.

Comment était votre semaine? ... Bien. Occupé.

Peu importe la question, « occupé » est la réponse. Oui, je sais, nous sommes tous très occupés à faire des choses extrêmement importantes. Mais je pense que le plus souvent, « occupé » est simplement la réponse la plus acceptable.

Certes, il existe des façons plus intéressantes, plus originales et plus précises de répondre à la question «Comment allez-vous?» J'ai faim pour un burrito; Je suis jalouse de mon meilleur ami; Je suis frustré par tout ce qui a été brisé dans ma maison; J'ai des démangeaisons.


Pourtant, « occupé » se tient seul comme le moyen le plus simple de résumer tout ce que vous faites et tout ce que vous êtes. « Je suis occupé » est la courte façon de dire – « Mon temps est rempli, mon téléphone n'arrête pas de sonner et vous (donc) devrait penser en bien de moi ».


Les gens ont-ils toujours été occupés? Est-ce que les hommes des cavernes pensaient qu'ils étaient occupés aussi? (« Cette semaine est folle, j'ai environ 10 grottes à dessiner. Puis-je vous rencontrer au feu la semaine prochaine? »)


J'ai l'impression qu'il existe une corrélation directe entre l'avènement des cafés et l'augmentation d'être occupé. Regarde-nous. Nous sommes tous pros maintenant à courir au métro/faire des impressions/ envoyer des courriels/texter/créer des apps pour optimiser notre temps/faire chirurgie opératoire avec une tasse de café en main. Nous courrons partout comme des souris hyperactives, caféinées, mais surtout poussées par le sous-produit sucré de la caféine, la productivité. Ah, la joie de faire, accomplir, franchir, devenir.


Comme les enfants, la réponse à la plupart de toutes les questions (« Qu'est-ce que vous avez fait à l'école aujourd'hui? » « Quoi de neuf? ») Était « Rien ». Ensuite, quelque part sur le chemin de l'âge adulte, nous avons chacun pris un tour de 180 degrés. Nous avons encaissé notre « rien » pour « occupé ».

Je commence à penser que, comme les jeunes, le mot rien est gaspillé sur les jeunes. Peut-être devrions-nous essayer de l'introduire dans notre vocabulaire adulte. *Rien*. Je le dis à plusieurs reprises et je peux me sentir plus calme, décaféinée, Zen-ish. *Rien*. Maintenant, je considère le vide, une couverture blanche, un couple de canards qui glissent sur un étang tranquille. *Rien*.

*Rien*. *Rien*. Comment nous sommes-nous éloignés de ça?

Amy Krouse Rosenthal est l'auteur de « The Book of Eleven: une collection détaillée de Brain Lint ».

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How you been?... Busy.

How's work?... Busy.

How was your week?... Good. Busy.

You name the question, busy is the answer. Yes, yes, I know, we are all terribly busy doing terribly important things. But I think more often than not, busy is simply the most acceptable knee-jerk response.

Certainly there are more interesting, more original and more accurate ways to answer the question "How are you?" I'm hungry for a burrito; I'm envious of my best friend; I'm frustrated by everything that's broken in my house; I'm itchy.

Yet busy stands alone as the easiest way of summarizing all that you do and all that you are. "I am busy" is the short way of saying -- implying -- "My time is filled, my phone does not stop ringing and you (therefore) should think well of me."

Have people always been this busy? Did cave men think they were busy, too? ("This week is crazy -- I've got about 10 caves to draw on. Can I meet you by the fire next week?")

I have a hunch that there is a direct correlation between the advent of coffee bars and the increase in busyness. Look at us. We're all pros now at hailing cabs/making Xeroxes/carpooling/performing surgery with a to-go cup in hand. We're skittering about like hyperactive gerbils, high not just on caffeine, but on caffeine's luscious byproduct, productivity. Ah, the joy of doing, accomplishing, crossing off.

As kids, our stock answer to most every question ("What did you do at school today?" "What's new?") was, "Nothing." In our country's history there have been exactly seven kids who responded with a statement other than "nothing," and three of those were named Hanson. Then, somewhere on the way to adulthood, we each took a 180-degree turn. We cashed in our "nothing" for "busy."

I'm starting to think that, like youth, the word nothing is wasted on the young. Maybe we should try re-introducing it into our grown-up vernacular. *Nothing*. I say it a few times and I can feel myself becoming more quiet, decaffeinated, Zen-ish. *Nothing*. Now I'm picturing emptiness, a white blanket, a couple ducks gliding on a still pond. *Nothing*.

*Nothing*. *Nothing*. How did we get so far away from it?

Amy Krouse Rosenthal is the author of "The Book of Eleven: An Itemized Collection of Brain Lint." Published in New York Times, June 3, 1999.

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